Association loi 1901 - Sourire Malgache Tsiky Malagasy
 
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Témoignages

Brigitte

Bonjour,

En octobre/novembre 2007 je suis allée à Madagascar rejoindre Christine au village d"Ambohitsoabe, et je voudrais vous donner un petit aperçu de la vie là-bas. Comme je ne savais trop comment vous décrire le quotidien, je vous livre une partie des mails que j'ai envoyés lors de mon séjour.
Bonne lecture !

C'est mon quatrième passage au village d'Ambohitsoabe et, par la même occasion, la quatrième découverte de l'Île Rouge. C'est un pays immense qui vaut vraiment le détour. Cette terre magnifique est une invitation à la découverte d'une flore et d'une faune (endémiques à 80%), de paysages à couper le souffle, d'animaux extraordinaires... et surtout à la découverte d'une population accueillante et chaleureuse, d'une culture riche et diversifiée (dix-huit ethnies) et d'une grande hospitalité et ce, malgré une grande pauvreté. (N’abusons pas de leur gentillesse : respect, partage et politesse!)

Partir à 10 000 km ne s’improvise pas. En haute saison, il est indispensable de réserver son hébergement. Les chambres d’hôtels, au confort parfois sommaire, sont peu nombreuses. Hors saison, on peut partir sans aucune réservation. A noter qu'il faut une certaine capacité d'adaptation et une bonne dose de patience pour accepter les imprévus ou les retards parfois causés par les carences du pays. A Madagascar on prend le temps (on essaie). Inutile de vouloir visiter toute l’île en une seule fois : ce n'est pas possible (les imprévues ET la superficie de 587 000 km²!!). Chaque région est différente, encore protégée du tourisme de masse : il faut la découvrir maintenant car cela ne va pas durer.
Cf. un article de presse : « L'arrivée des touristes étrangers à Madagascar a rapporté environ 200 millions d'euros en 2007. Le ministre de l'Environnement, des Eaux et Forêts et du Tourisme, H- E Randriarimanana, a déclaré à la presse locale que le nombre des touristes étrangers a augmenté de 18% l'an dernier. En conséquence, le tourisme a aussi généré environ 2000 emplois directs l'année dernière. L'objectif est d'attirer 500 000 visiteurs étrangers d'ici 2012. » Il souhaite le professionnalisme du secteur et encourage la construction des hôtels trois ou cinq étoiles dans le pays. Madagascar a tous les atouts pour devenir une destination touristique haut de gamme.



A pied, en taxi-brousse ou en 4x4. Rêvez, osez !

Voici mon témoignage sur le vif (ou presque)
Ceci n'est qu'une partie de "l'aventure". Ce sont les mails envoyés lors de passage dans des cybers. Mais je n'y raconte pas tout... même pas le contrôle technique de la voiture !!!!

Madagascar séjour oct-nov 2007
Petites nouvelles d'une "vacancière" de passage à Ambohitsoabe.

Chapitre I - 15-10-2007
Salut à tous !
Bien arrivée à Madagascar !

A mon arrivée à Ivato, j'ai trouvé qu'il y avait énormément de touristes. Je n'avais pas ce souvenir. Longue attente pour les "timbres visas", puis à nouveau longue attente pour le contrôle des passeports : l'informatique est tombé en panne... Je souris doucement en entendant de jeunes touristes qui se plaignent déjà de la lenteur... elles n'ont pas fini car ici, il y a souvent des imprévus.
Christ m’accueille avec Sr Henriette et Patrick : ça y est je suis rentrée ! Encore une fois c'est comme si j'étais partie hier. Chris m'avait envoyé un sms hier soir : "dors bien dans l'avion car le programme est chargé". Le contraire m'eut étonnée. Donc accueil chaleureux. Le 4x4 est vide !!! Je n'en reviens pas.
On charge mes bagages : 40 kg de valise, de sacs, de cartons et colis (vous savez, ces grands sacs "Tati" très grands et très pratiques contenant les dernières demandes de Chris pour les écoliers). Et hop ! en route : arrêt chez "Don Bosco" puis chez "ExodeTours".
Retrouvailles tout aussi chaleureuses chez Gigi's Family autour d'un petit déjeuner. Ensuite, nous repartons ici et là : librairie catholique, imprimerie (les livres des 5èmes) et ci et ça... Tentative de cyber mais rien ne fonctionne, tant pis! Puis les courses pour la communauté : les pommes, l'huile, le pain, la bouteille de gaz, et... les sacs de charbon?? Une fois le 4x4 archi rempli, on peut y aller.
A présent pour rentrer au village, on passe par Ambatomanga car la piste par Manjakandriana est trop mauvaise (ah! parce que par ici c'est une bonne piste ?!). Je ne quitte plus ma ceinture lombaire; ce serait vraiment dommage de se retrouver le dos bloqué par ici !!! (ben quoi!!)
Le village est toujours là-bas au bout de la piste, juste après le virage...
C’est la saison sèche : bonjour la poussière ! Je serai bientôt "peau rouge". Ici, le chapeau est de mise, contre la poussière...
Le paysage est bien différent de ce que je connais. C'est la première fois que je viens à cette époque : les rizières comme je ne les ai jamais vues !!! Elles ne sont pas replantées. Elles sont vides, labourées et elles accueillent d'autres plantations : des pommes de terres et des oignons notamment. Résultat il n'y a presque pas de vert ; les tons sont gris-marron. Et la nuit tombe vite en cette saison !!
Je retrouve les soeurs et fais connaissance avec Sr Elise et Virginie. Sr Agathe et Victoire sont toujours là ! L'équipe à l'air très sympathique... J'ai apporté les fruits de la route qui font le bonheur de toutes.
Dès le lendemain, Christine me saute dessus car il y a du boulot, surtout à la bibliothèque, mais nous projetons tout de même de nous payer quelques jours de vacances dans le sud sur Fort Dauphin.

Chapitre II

Dimanche, nous avons été pique-niquer au bord du lac de Mantasoa et, surprise! les soeurs m’ont fêté mon anniv. et m'ont offert... une planche de torture, ouille ouille ouille !! (une planche avec des creux et des bosses sur laquelle on se place debout pour faire sa gymnastique matinale).
Visite des environs... rencontres... Les touristes quoi !
Au village, à l'école c’est toujours la course! Les journées sont trop courtes...
La bibliothèque est prise d'assaut. Une vraie petite ruche. Il y a des enfants partout !! Les BD font un tabac... Après ça, il faut ranger, réparer les livres qui souffrent. Et puis il faut répertorier, étiqueter, annoter et couvrir les nouveaux livres. Ceux arrivés par Pierre, Paul ou Jacques ou par la poste et tous les manuels scolaires que nous venons de récupérer chez l'imprimeur.
Le soir? Les heures du coucher sur ces 4 jours? minuit, minuit, 0h45 et 1h00 du mat !!!! Heureusement que nous partons en vadrouille car je ne sais à quelle heure cela s’arrêtera.
Nous papotons, bien évidemment, mais il y a toujours une liste d'élèves à faire ou des préparations de fiches, ou les 120 carnets de notes à imprimer et découper en urgence pour le lendemain matin... ou bien je ne sais quoi à faire pour l'école ou pour la communauté, et évidemment les transferts photos... et comme nous n'avons pas le temps dans la journée...
Chris n’arrête pas : lever 5h00 tous les jours !!!! Moi je me réveille vers 8-9h00 (la honte... mais non! j'ai besoin de repos, et puis je suis en vacances quoi !). Enfin ce matin, comme nous devions venir à Tana, je me suis réveillé à 5h45 comme Chris qui, elle, s’était rendormie après la sonnerie de son réveil à 5h00... Le bond qu’elle a fait quand elle a vu l'heure !!!
Donc un tour en ville pour de nouvelles missions de confiance (des achats, la librairie, l'assurance de l'école, les commandes de calendriers, etc.).
Et pour prendre nos billets d'avion. Nous voulons rejoindre Fort Dauphin en avion et rentrer en taxi brousse, mais cette solution semble très aventureuse d'après la charmante dame de l'agence de voyage... alors nous devrons peut-être changer nos plans. Bon, il faut que l’on étudie notre voyage plus sérieusement.
Après avoir fait la ville en long et en large et rempli la voiture, nous rentrons au village.


Chapitre III - 25-10-2007

Après quelques jours au village, un petit voyage ce n'est pas de refus.
A Fort Dauphin : visite... On croyait la ville plus moderne... Nous avons des difficultés pour trouver un hôtel. Seule solution : une chambre très moyenne où il n'y a pas d'eau (problèmes de pression, nous dit-on). Au matin, nous prenons le petit déj dans une gargote juste en face, dans la rue. Le café est bouillu, on ne craint rien, et les mofo-gas et ramanonaka sont plongés dans l'huile bouillante, alors pas de risque. Et puis, c'est bon! Nous devenons l'attraction des enfants qui passent pour aller à l'école.
Une petite virée pour crapahuter sur le pic St Louis, pour avoir une vue de très haut sur la baie. Magnifique! Et puis surtout, il fallait que la petite se dégourdisse les gambettes... Ah! Ce besoin de montagne... les Pyrénées sont loin. Nous étions en compagnie d'Olivier qui se propose d'être notre guide durant notre séjour. Il est sympa alors top-là dans une gargote!
Puis un petit treck de trois jours avec, tout d'abord, une visite de parc (lémuriens, caméléons, flore) puis une marche tout l’après-midi au milieu d’un "presque" désert, en plein caniard... pour arriver au bord d’un lac. Ouf!
Le lendemain: ballade le long de la côte, très jolie; ça ressemble à la Bretagne par endroits... pour finir au bord d’une plage pour camper sans matelas, sans eau etc. Ballade pour tenter de voir les baleines... Si! On en a vu la queue d’une... de très loin. Retour en marche forcée toujours au soleil et dans le sable durant une bonne heure pour enfin prendre une pirogue et traverser 3 immenses lacs. Trois bonnes heures de pirogue, à admirer le paysage et les dos musclés des piroguiers. C'était magnifique (le paysage, pas que les dos !), à un moment nous étions au milieu d'une forêt « d'oreilles d'éléphant » et de « cous de girafe »!! (des plantes)
De retour à Fort Dauphin nous avons pris un bon hôtel où, cette fois-ci, il y avait de l’eau et même chaude... ah, que c’est bon!


Chapitre IV

Retour de Fort Dauphin par la RN 13... quelle aventure ! Nous avons failli être obligées de prendre le taxi brousse, mais Dame Chance était avec nous. Nous avons échappé à 48h00 non stop de route (de piste) dans un "bus" bondé. En fait avons utilisé le service de la poste... en 4x4 avec arrêt dans les villages pour déposer ou prendre courrier et colis. Original non ?
Une route impossible !! 1er jour : 380 km de piste ou presque. Début du voyage 3h30 du mat, arrêt 19h00, bravo chauffeur ! Nous traversons une plantation de sisal, puis un paysage désertique. La piste (RN 13) est invisible ; parfois nous apercevons une borne à plusieurs mètres à gauche ou à droite (guide obligatoire !!) puis un plongeon dans une mare d'eau. Ouf ! on ne s'embourbe pas, mais plus tard il faudra changer une roue crevée...
Nous stoppons à Betoroka (??) où nous trouvons, grâce à notre chauffeur une chambre tout à fait correcte. Nous nous attendions au pire en arrivant en ville !!!!
Lendemain départ 5h00 pour 100 km env. de piste, puis enfin la RN 7 en bon état. Arrivée 19h30 à Anstirabe pour prendre un taxi brousse allant sur Tana. Là aussi c'est folklo. Lorsqu'un voyageur, surtout un vahaza (et là deux filles !!) cherche un véhicule, il y a tout de suite une foule de personnages qui se pressent autour pour lui proposer tel ou tel véhicule et pour porter les sacs (un conseil : bien garder son sac à dos, ne rien lâcher avant d'être sûr) Chacun gagne sa vie : le porteur de sacs, le "placeur" qui touche une commission de la part du chauffeur... Arrivée au but 22h30 (le milieu de la nuit ici !!!!) Totalement vannées... Ah ! c’est beau les vacances...



Chapitre V - 26-10-2007

Sommes de retour sur Tana où l’on court partout comme d'hab'
Le lendemain de notre arrivée, jeudi, debout 6h00 pour aller courir au marché koom (pour l'association) et re-courir tout l’après midi pour diverses courses à droite à gauche dans Tana. Re-belotte le vendredi matin debout 5h30 pour la même chose...
Ah, on le saura qu’il y a des marchés de Noël sur Rennes !!!!!! On court toujours!!!!!! Même plus le temps d'écrire !!
Vivement les vacances !!!



Chapitre VI - 31-10-2007

Après avoir couru partout durant 2 jours sur Tana pour les achats pour l’association sommes rentrées au village... tard... à la nuit, juste pour vider le 4x4 et le remplir à nouveau le lendemain à l’aube (encore !!) pour un nouveau départ.
Ce sont les vacances scolaires et nous emmenons toutes les soeurs de la congrégation en vacances à env. 200 km à l’ouest de Tana. C’est très beau là aussi, différent. Cela ressemble un peu à l’Auvergne par endroits, en beaucoup moins vert... encore que... il y a beaucoup plus de culture que dans le sud. Nous dormons chez des religieuses (c’est ainsi !) et rencontrons d’autres congrégations (c'est ainsi !) Mais aussi et heureusement visite de sites : des geysers - avec de l’eau ferrugineuse - (qui se dissout, et 10 sous, c’est pas cher.....dixit Bourvil), des lacs, ainsi que le centre exact de l’île de Madagascar au lac Itasy.
Arrêt pour les achats des pique-niques dans des bourgades typiques. Occasion de faire de nombreuses photos de la vie quotidienne des malgaches. Seul hic c’est que nous n’avons pas le temps ni de faire le journal de bord, ni de trier ces photos!!!! Debout tous les jours entre 5h30 et 6h30 et en piste toute la journée, le soir arrive vite et nous sommes flappies. Aujourd’hui, retour sur Tana... pour des courses, et normalement retour au village ce soir. Et demain grasse matinée : 7h30, super ! (pour moi, car les autres se lèvent toujours vers 5h00).
A part ça, il fait très chaud ! Enfin j’ai chaud mais je vois les malgaches avec des vestes, blousons, manteaux, bonnets. Ici, c’est la fin de l’hiver...


Chapitre VII - 03-11-2007

Bon, encore un passage sur la capitale...
Suite aux 2 jours d'achats pour l’association, il faut s'occuper de l'envoi en France.
Premier soir jusqu’à minuit : préparation des listes (dispatching par genre d’artisanat)
Le lendemain 6h00 : finir les listes et en avant pour le parcours du combattant
Opération fret : infernale ! Pour comprendre relire Astérix et les légionnaires ou (re)voir les 12 travaux d'Astérix avec le passage sur les documents administratifs !! Sauf qu’ici, non seulement il faut monter et descendre les étages mais aussi changer de bâtiment et bien évidemment ils ne sont pas les uns à côté des autres!! Au premier ministère : les choses se passent bien, on ne monte et descend que deux fois les escaliers. Le deuxième ministère nous envoit voir le troisième. Attention, ici "journée continue", mais à 11h30 il n’y a plus personne dans les bureaux : revenez à 14h00... et comme, vu notre programme chargé, nous n’arrivons qu’à 15h00... hé bien la personne s’est absentée. "Mais elle revient tout de suite". Attente...
Après un sitting d'une heure dans le couloir, on daigne tout de même nous tamponner le formulaire xx32xx. Mais ce n’est pas fini ! Avec un peu de chance et en courant nous arriverons peut-être à l’autre ministère (le 2ème) avant la fermeture : in extremis ! et là, consciencieusement, "le chef de service" tamponne nos papiers en 4 exemplaires : 1er tampon, 2ème tampon, 3ème puis 4ème tampon !!! Merci beaucoup monsieur. OUF !!
A présent nous n’aurons la réponse définitive, (positive nous l’espérons) que lundi OU mardi. En attendant nous préparons tout de même les listes et les cartons pour un départ via des vacanciers. Emballage, colisage, empaquetage, étiquetage, pesée, etc. Le tout à nouveau jusqu’à plus de minuit.
Et ce matin départ 04h30 pour accueillir des vacanciers qui nous ont apporté des colis pour l’école. C'est vraiment sympa : vive la chaîne de solidarité !
Ca y est on souffle 1/4h au cyber et on repart pour 2h30 de route...
J’ai faimmmmmmmmmm ! On n’a pas déjeuunééééé
Ki c’est ka dit ke j'tais en vacances ? Je veux rentrerrrrrrrrrrrrr.



Chapitre VIII - 14-11-2007

Bonjour à tous !
Reprenons le cours...
Donc un retour pour un repos bien mérité au village (tout cela est relatif car il y a beaucoup de travail pour l’école...) mais au moins on ne court pas partout sur les routes.
Une semaine pleine ou presque au village !!!!! Je dis presque car en arrivant le samedi soir une mauvaise nouvelle : un décès chez Sr Agathe. Chris repart donc le dimanche pour l'accompagner sur Tana. Du coup, elle y restera pour reprendre les papiers pour le fret lundi matin. Miracle, c’est prêt et accepté ! Hourra ! Mais ce n’est pas fini car à partir de là, il faudra retourner au ministère des Eaux et Forêts pour montrer les acceptations... que du bonheur !
Ensuite et comme toujours : la liste de courses aux 4 coins de la capitale. Chris ne rentrera que vers 17h30 (ici c’est tard) et sous l’orage de nuit... sur la piste c’est génial ! Elle est vannée et ça se comprend.
Mardi, Mlle Christine s’occupe des petits de maternelle, c’est son job. Moi, comme la veille je couvre des livres encore et encore (430 élèves ayant au minimum 1 livre de classe souvent deux... faites le compte) car ici les livres ne sont pas couverts par les élèves. Ils sont propriété de la bibliothèque. Ensuite il faut les distribuer en location.
Mercredi nous avons été à l’enterrement. 4h30 de route pour y aller 4h00 sur place et 4h30 pour revenir... Il faisait si chaud dans l’église que je me suis faite remarquer en devenant toute verte m’a dit Chris. Les soeurs étaient inquiètes mais le sang breton a repris le dessus!!!!
Jeudi et vendredi
: après l'ouverture de la bibliothèque pour les primaires à 7h00, Chris va seconder Sr Agathe chez les petits de maternelle toute la matinée, puis la cantine, ensuite secrétariat, ensuite, ensuite...
Pour moi, la même chose : un peu d'assistance, un peu de « dame-pipi », éévision du programme avec animation ludique chez les petits grâce à Pipo la marionnette que j'ai amené (merci Françoise). J'ai fait un tabac, quel succès !! Au début, les enfants se demandaient bien qui était ce personnage, puis ils ont très vite participé (Sr Agathe traduisait mes demandes). Puis le coup de main à la cantine scolaire, et toujours la maintenance biblio et couvrir les livres !!!!
Et les soirées ? On les passe à essayer de faire un journal de bord, à trier les photos... jusqu’à pas d’heure!! (ça c'est la journée-type en semaine).
Samedi à nouveau en route pour Tana : des courses, des courses, et on se couche à 1h00 car il a fallu préparer des colis pour le départ prochain des voyageurs et pour le fret. Une affaire de rien du tout.
Dimanche : grand jour ! Nous sommes invitées à la remise d’une médaille (chevalier de l’Ordre du Mérite) à notre général préféré Raymond. Cérémonie officielle organisée par la France. Que de militaires en costume d’apparat !! Nous avons eu droit à la ministre des armées malgache et à la représentante de la France, puis les discours, puis un cocktail - juste le temps d’avaler un seul et unique amuse-gueule et de boire un verre. Journée un peu plus tranquille donc. Nous rentrons au village en début de soirée.
Lundi et mardi : hé bien il faut donner un coup de collier pour finir un maximum de choses avant de repartir pour Tana mercredi. Les journées sont longues, et les soirées s’allongent, s’allongent, s’allongent... minuit... 1h et plus.
Ce n'est pas croyable, je dors bien plus quand je ne suis pas en vacances moi !!!
Les livres scolaires : c’est bon tout est distribué. L’administratif : il y en a tout le temps ! Les photos, les enregistrements sonores, les films, les copies VCD ou CD, les recherches de musiques, les cassettes de soeur Elise, et tout, et tout, et tout. On se couche encore à 1h00 !!!



Chapitre IX - 15-11-2007

Aujourd’hui, réveil 5h30 : dernière ligne droite ! Retour à Tana la veille de mon départ : il reste les courses aux marchés pour finir d’approvisionner les plongeurs-voyageurs, l’association, et mes souvenirs à moi (quand même), et ce soir, les inévitables colis.
Sans compter les livraisons de sacs de charbon, vous savez ces énormes sacs (blancs à l'origine), tout noirs de suie, que l'on voit sur les bords de route et que vous avez dû voir sur les photos. Avec un peu de chance on devrait pouvoir se coucher à 2h00.
Bon stop ! C’est que l’on a faim : il est 14h10 et le petit déj. est bien loin.
Alors salut à tous
Gérard ne m’oublie pas demain à Orly, je serai très chargé, merci !

Bises à tous.
Brigitte

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Catherine & Pierre
Voyage à Madagascar – Mai 2007

Nous avons eu le plaisir de découvrir Madagascar au cours d’un voyage de 2 semaines. Vous trouverez ci après le détail de ce périple, nos impressions, nos émotions et quelques petits conseils à votre attention si, comme nous, vous avez un jour la chance de partir là bas:

6 mai 2007
Nous sommes partis le Dimanche 6 mai peu après 8h de notre petit village breton (nous étions les premiers votants pour le 2ème tour des élections présidentielles), chargés comme des bêtes de somme (84 kg à nous 2). Arrivés 3h30 plus tard à Roissy, 15 mn de marche nous amènent vers la porte d’embarquement d’Air Madagascar, le tout dans une cohue indescriptible.
Pour le choix de la Compagnie, il est indispensable d’utiliser un site internet "comparateur de prix" car le coût des billets peut varier de 1 à 4 suivant la date de départ (juillet août c’est plus cher), l’anticipation de la réservation (comptez 3 à 4 mois) et d’autres paramètres plus ou moins mystérieux… Le prix plancher est d’environ 650 euros aller/ retour, 800 euros est un prix moyen mais vous verrez des prix jusqu’à 3000 euros !!
1 conseil, si vous n’avez pas à reprendre de vol une fois arrivé à Tana, le choix de la Compagnie est indifférent ; si par contre vous devez utiliser des lignes intérieures, il vaut mieux voyager avec Air Mad car ils accordent 50% de réduction sur celles-ci si vous empruntez leur Cie pour venir de France
Décollage à 16h55 pour un peu moins de 11h de vol
1 conseil : si vous appelez Air Mad qq temps avant le voyage vous pouvez avoir les sièges qui ont un espace supplémentaire pour les jambes (rangées 5 et 20 dans les Boeing 767-400 d’Air Mad)
Les vols se déroulent selon un rite immuable : décollage, apéro, repas, film (collection de navets), 3h de dodo (ou plutôt de somnolence), petit dej, atterrissage et ce quelle que soit l’heure de décollage. Le hasard veut qu’à coté de nous, était assis Phabien, Président d’une asso de Toulouse qui lutte contre la déforestation dans la région de Sambava (nord ouest de Mada).

7 mai 2007
Arrivée à Tana à 4h40 (heure malgache) l’esprit embrumé par le manque de sommeil. Nous commençons par faire la queue pour les visas et la douane (préparez 20 euros en monnaie à l’avance pour le coût du timbre qui varie : nous c’était 13 euros).
Après 45mn de formalités, nous découvrons enfin l’accueil souriant et chaleureux de Sœur Henriette et de Christine.En quelques mots, elles savent nous réconforter et nous redonner la pêche pour une journée de courses dans Tana avant le retour au village (radio, garage, change, poste, etc.).
A propos du change, ne soyez pas effrayés par la quantité de billets que vous recevez : 1 euros valant 2500 Ariary, si vous changez 1000 euros vous obtenez 2 500 000 Ariary ce qui fait en coupures de 5000 Ariary (les plus pratiques car il est souvent difficile d’avoir la monnaie sur des coupures plus grosses) 500 billets !!).
Tana est une ville immense où l’on a l’impression (et ce n’est pas qu’une impression) que la quasi-totalité des 1 500 000 habitants vit dans la rue. En effet les maisons, en particulier des interminables faubourgs, sont si petites (pour ceux qui ont un logement) et l’électricité se fait si rare que les habitants n’y vivent que pour dormir. De plus l’activité économique pour la plupart des gens se situe dans la rue : la pauvreté alliée au courage et à l’imagination des Malgaches fait que l’on se trouve au royaume de la "débrouille", de la récupération, du réemploi du moindre bout de bois ou de ferraille . Le long des routes et des rues c’est une succession de petites échoppes ou d’étals à même le sol où se mélangent pêle mêle, épiceries, ateliers de réparation auto, boucheries (impressionnantes les boucheries !), stocks d’articles de toutes sortes, vendeurs de journaux, etc.
Bien sur l’extrême pauvreté du plus grand nombre vous frappe, mais vous ne pouvez vous empêcher de ressentir aussi des sentiments de curiosité et d’admiration devant l’ardeur au travail de tous ces gens qui essaient chaque jour de gagner leur ration de riz. De plus comme souvent dans les pays en voie de développement, les richesses matérielles ne profitent qu’à un petit nombre et vous pouvez facilement observer dans la même rue un homme à pied qui porte des dizaines de kilos sur le dos et son concitoyen qui passe dans un 4x4 très haut de gamme.
Enfin 1 petit conseil : Si vous n’avez pas comme nous la chance d’être en compagnie de Sœur Henriette et de Christine, repérez bien les endroits où vous passez car à Tana il y a très peu de plans et de toutes façons il n’y a pas d’indications de noms de rues (et je ne suis pas sur que la plupart des rues aient un nom..). Donc très facile de se perdre en quelques minutes
Après une matinée de courses et (de course contre la montre pour respecter le programme très chargé prévu), nous passons saluer Jiji et ses 2 filles (nous ne répèterons jamais assez que sans Jiji et toute sa famille, notre asso peinerait à fonctionner car elles nous sont d’une aide précieuse à Tana) et vers 12h30 nous prenons la route vers le village.
Au début pas de pb, nous empruntons la route nationale goudronnée qui relie Tana à Tamatave. Mais au bout de quelques km, au détour d’un virage, nous bifurquons vers la droite pour prendre la piste sur 18km soit 2h30 de route environ (l’état de la piste en plus assez fréquentée fait que nous roulons au pas la plupart du temps et un grand bravo à Christine un vrai pilote de Paris-Dakar !!). Chemin faisant nous faisons plusieurs haltes à la gendarmerie pour la préparation de la fête de l’école, à la poste, au marché, nous passons aussi saluer Sœur Claudine et Sœur Florence qui passaient leur examen d’enseignante le lendemain.
Vers 16h30 (soit tout de même 12h après notre arrivée mais croyez nous là bas on ne voit pas le temps passer), nous arrivons au village d’Ambohitsoabe où le calme contraste avec l’agitation extrême de la Capitale.
Nous sommes accueillis par les Sœurs qui gèrent la Communauté et l’école: Sœur Agathe, Sœur Victoire, Sœur Clarisse et bien sur Sœur Henriette (il manquait donc Sœur Claudine et Sœur Florence accaparées par leur examen). Un excellent déjeuner nous est offert et nous partons à la découverte de l’école et de la maison de Christine (un mignon petit 2 pièces salle de bains alimentée à l’eau de pluie). Là-bas tout est calme et sérénité et nous goûtons à quelques instants de repos à la tombée de la nuit (à Mada la nuit tombe dès 17h30 et il fait nuit à 18h).
A 18h45, nous rejoignons les sœurs pour le repas du soir. Le repas du soir est en fait le seul de la journée où toute la communauté est rassemblée (le matin et le midi, les repas se prennent en "décalé" chacune ayant un calendrier des taches quotidiennes très précis ).Ce repas est donc le moment de nombreux échanges entre nous, de confrontation de nos points de vue le tout dans une bonne humeur de tous les instants.
Nous profitons de ce passage pour vous affirmer que vous pouvez, sans appréhension faire honneur à la cuisine de la Communauté et à la cuisine malgache en général : c’est un régal ! Découvrez tous les fruits exotiques que nous connaissons peu ou pas (kaki, Goyaves, etc.), redécouvrez ceux que nous connaissons (une banane ou une tomate malgache cela n’a rien à voir avec nos produits aseptisés), il suffit de bien les laver. Goûtez aux excellents beignets, aux morceaux de zébu, aux écrevisses et poissons de rivière, (et bien sur aux produits de la mer), goûtez aussi au ravitoto (prononcez "ravtoute") du porc préparé avec des feuilles de manioc fraîches pilées
En fait, le seul met que nous n’ayons pas su apprécier c’est le poisson séché des heures en plein soleil. Nous terminons notre journée (ou plutôt nos 2 journées non stop puisque nous sommes partis de Lassy 37 heures plus tôt) par l’épluchage des cacahuètes (des excellentes cacahuètes) puis par une discussion avec Christine avant de s’endormir.

8 mai 2007
Journée Ecole
- 5h lever Christine
- 6h Office et réveil des vazahas
- 6h30 arrivée des premiers élèves dans la cour
- 6h45 petit déjeuner et déjà Sœur Victoire accueille les premiers élèves qui lui amènent une mesure de riz pour le repas de midi
- 7h00 Christine ouvre la bibliothèque que nous découvrons avec bonheur : nous apprécions tout le travail de Christine et aussi nous sommes émus par la joie des enfants qui se bousculent pour goûter à ces 30 mn quotidiennes de lecture ou de découverte des livres à travers les images (à l’heure des consoles de jeux, des lecteurs mp3 et autres gadgets occidentaux cela redonne un sens perdu à un simple livre)
- 7h30 Rassemblement des élèves dans la cour (ce jour là Sœur Henriette avait quelques remontrances à faire à certains enfants et même en malgache nous avons compris qu’elle était fâchée…)
- 7h45 début de la classe pour les maternelles, primaires et collégiens

Nous commençons ensuite une visite des classes par les Maternelles de Sœur Clarisse. Chaque classe fera pour nous une danse, une chanson, un texte de bienvenue et ce fut un des moments forts de notre voyage. Chaque pièce de classe est là aussi un lieu de calme où tous les élèves sont à l’écoute (et avec respect) de leur enseignant. Nous avons aussi remarqué que dans chaque classe Sœur Henriette demandait qui était absent pour pouvoir ensuite s’enquérir auprès des familles des raisons de cette absence (maladie parfois mais aussi surtout par ce que certains parents trop pauvres sont obligés de retirer leurs enfants de l’école pour les faire travailler aux champs, Sœur Henriette essaie alors de les rencontrer pour trouver une solution pour que leurs enfants puissent revenir en classe).

Ensuite Sœur Henriette nous accueille dans son bureau et nous prenons un moment pour échanger sur le projet d’agrandissement du collège. Puis vers 9h départ pour le marché avec Sœur Henriette et Christine.
Le marché d’Ambohitsoabe (tous les mardis) est un des plus animés de la région et il attire beaucoup de monde: marché aux zébus, fruits légumes, vêtements, viande (remarquables les étals de viande…), poissons, objets divers etc. Quand vous venez au village, une visite au marché s’impose. Nous revenons du marché vers 11h et poursuivons notre visite des classes.

- 11h45 fin de la matinée de classe et début de la cantine
- 2 personnes ont, dans la matinée, trié et préparé le riz déposé par les enfant le matin auprès de Sœur Victoire. L’eau de cuisson est conservée à part et est divisée en 2 : une partie est rallongée avec quelques légumes pour faire une sorte de bouillon pour accompagner le riz, l’autre partie sert de boisson. Nous donnons un petit coup de main au service car 130 enfants mangent chaque jour à la cantine et le temps est compté.
- 12h30 fin du repas. Chaque semaine, une équipe d’élèves est désignée pour ranger et nettoyer le réfectoire et une équipe de garçons est de corvée d’eau au puit. Ensuite déjeuner pour les sœurs, et les enfants jouent dans la cour jusque 13h45 (j’en profite pour improviser une partie de basket avec eux).
- 13h45 rassemblement puis début de la classe pour l’après midi. Pendant ce temps, nos étiquetons avec Christine les nouveaux livres de la bibliothèque (ceux qui étaient dans nos bagages) et nous préparons des carrés de chocolat que nous avions apporté pour pouvoir en donner un par élève (ce que les malgaches appellent "les fruits de la route" tradition qui veut qu’un visiteur ou quelqu’un qui rentre de voyage amène un petit cadeau à celui qui l’accueille)
- 16h00 fin des classes et réouverture de la bibliothèque pour l’étude
- certains élèves jouent encore un peu dans la cour
- 16h45-18h45 moments de prière et de travail pour les sœurs, les enseignants laïcs rejoignent leur maison (plusieurs sont logés dans l’école). Pour nous moments de discussion avec Christine et Sœur Henriette sur les projets de l’école et préparation de notre séjour dans le nord de Mada.
- 18h45 Dîner pris en commun et nombreux échanges. En préambule à ce repas, Christine et les sœurs ont revêtu les tee-shirts de l’association et ont effectué une danse traditionnelle autour de la table. Ce fut un moment d’émotion pour nous devant leur joie sincère et leurs rires.
- Nous terminons la soirée en enlevant la peau des cacahuètes grillées et en finissant de préparer nos bagages.

9 mai 2007
Lever 6h, 6h45 dernier petit déjeuner avec les Sœurs, et voilà venu le temps de prendre congé de cette école. Nous avions attendu ce moment depuis des mois et il est déjà terminé. En 2 jours nous avons vu tant de choses et en même temps si peu. C’est promis nous reviendrons pour passer plus de temps dans cet endroit si accueillant et important pour nous et notre association.
A 7h15 nous partons avec Christine pour Tana en commençant par la piste, puis par la route Nationale, pour finir par les embouteillages de Tana. Même si nous avions l’œil rivé sur notre montre (horaire d’avion oblige), la lenteur du déplacement nous permet à nouveau d’observer l’activité intense de la ville. C’est la plupart du temps une économie de survie, mais elle a le mérite d’exister et elle fonctionne !
A 11h nous arrivons à l’aéroport (3h45 pour 70km cela vous donne une idée des délais...). Nous retrouvons par hasard Phabien Salany (responsable de l’asso toulousaine rencontré à l’aller), nous prenons un café avec lui pour échanger sur les actions de nos asso respectives.
12h nous décollons pour Diego Suarez (Antsiranana en malgache) via Sambava. Nous arrivons à 14h15.
L’aéroport est en travaux (gros travaux) et donc cohue pour récupérer les bagages dans l’unique pièce accessible pour les départs les arrivées les bagages etc…. Navette pour l’Hôtel Colbert (qui n’est pas le plus chic de Diego mais il est centre ville et d’un rapport qualité/prix correct).
2 conseils : demandez les chambres avec vue sur la rue Colbert (la plupart des hôtels s’y trouvent) pour pouvoir admirer la vie nocturne de la ville et surtout si vous le pouvez choisissez un hôtel avec climatisation dans les chambres car à Diego il fait chaud (30,35 °C en mai et c’est le début de l’hiver !!)
Nous nous installons, préparons les excursions pour les 4 jours suivants et partons visiter la ville.
Diego Suarez est une ancienne ville coloniale presque en ruine à certains endroits avec surtout des maisons délabrées en front de mer. Malgré tout (même si je sais que mon avis ne fait pas l’unanimité) je trouve qu’il y règne une atmosphère particulière d’aventures passées rythmée par les pannes d’électricité quotidiennes et le ronronnement des générateurs de secours (on appelle cela le "délestage" terme pudique pour masquer des heures sans électricité et ce depuis 5 ans !!!).
Le soir, dans la pénombre (encore une panne) nous prenons un apéro/THB (bière nationale malgache) puis dîner à l’hôtel (dans le noir difficile ce soir là d’être plus original). Nous finissons la soirée sur la terrasse profitant des lumières (ou plutôt de l’absence de lumière) et des senteurs de la ville.

10 mai 2007
6h réveil, 8h30 départ pour la réserve de la Montagne d’Ambre (forêt tropicale humide). La réserve se situe à 1h de route du centre de Diego vers le sud. Les sentiers y sont faciles mais il y fait une forte chaleur moite avec un fort taux d’humidité (c’est sans doute de tout le voyage le seul jour où j’ai vraiment souffert de la chaleur).
1 conseil prenez 1 vêtement de pluie léger style kway et surtout de quoi vous éponger quand il fait chaud voire plusieurs tee shirts
C’est un endroit magnifique et notre guide Thomas (nous vous le recommandons il est indépendant et travaille pour plusieurs agences de Diego) a un excellent coup d’œil pour repérer les caméléons, le jecko à queue plate (invisible pour nous à plus de 20cm) et enfin 1 animal extraordinaire : le plus petit caméléon du monde (0,5 cm plus petit qu’un ongle). La végétation est luxuriante avec des espèces purement malgaches (fougères nid d’oiseau, figuiers étrangleurs etc.).
Il faut compter 3 à 4 heures de marche pour faire un tour de l’essentiel de la réserve. Pour le midi joli coin pique nique bien agencé près d’une grande cascade. Après déjeuner, nous allons admirer la grande cascade et Thomas se met à la recherche d’une colonie de lémuriens qu’il trouve en quelques minutes. Retour vers 16h30 à Diego, où nous faisons de nouveau un petit tour de ville, le soir nous nous accordons une dérogation à nos principes puisque nous dînons dans un restaurant italien (fort bon au demeurant).

11 mai 2007
6h lever - 7h petit déjeuner au Grand Hotel (à noter pour sa boulangerie française) - 7h30 Départ pour le Windsor Castle et la baie du Courrier toujours avec Thomas et notre chauffeur (à l’ouest de Diego 2h30 de piste vers le Canal du Mozambique).
Le début du voyage nous confronte à la dure réalité de la pauvreté de ce pays. La route passe entre la décharge publique où des enfants cherchent pieds nus des morceaux de métal qu’ils revendent à des ferrailleurs asiatiques et une carrière où des femmes et des enfants cassent des cailloux pour remplir des seaux de gravier revendus à des entreprises de TP.
La route passe ensuite le long des salines exploitées en plein soleil. Après 2h de pistes chaotiques et de magnifiques paysages (la mer est bleue intense et la terre et la végétation sont de couleur orangée) arrivée au pied du windsor castle (fort ancien objet d’une bataille au cours de la 2ème GM).
1 conseil : ballade assez physique, prenez de bonnes chaussures, 1 chapeau et ayez le sens de l’équilibre (en ce qui me concerne je me suis tordu la cheville au bout de 200 m mais Christine et Catherine sont arrivées au sommet).
La vue est magnifique sur le Canal du Mozambique et à 360° sur l’océan indien (l’Afrique est à 400 km, Mayotte à 200 km). Après une descente toute aussi difficile, déjeuner sous un arbre, puis l’après midi visite de la baie du courrier et des villages de pêcheurs (paradisiaque). Enfin 2h30 de piste pour le retour vers Diego où nous arrivons à la tombée de la nuit.
Le soir nous rencontrons Thecia et Nicolas (volontaire sur Diego ami de Christine) et ils nous font découvrir un restaurant malgache typique où nous dégustons des camarons et des crevettes grillées. Grâce à eux nous avons pu mieux comprendre les raisons des manifestations estudiantines qui ont lieu régulièrement à Diego et échanger sur les problèmes économiques de la région perturbée depuis 5 ans par les délestages électriques quotidiens. Il est intéressant pour nous de recueillir les avis à la fois d’une jeune femme malgache et d’un français qui vit au cœur de la ville depuis 2 ans. Cela permet d’apprécier toute la complexité d’une vie économique qui combine ultra libéralisme et procédures administratives tatillonnes, organisation juridique et nécessaire " système D" comme soupape de sécurité pour limiter la misère.

12 mai 2007
Lever 6h - départ 7h30 pour la réserve de l’ANKARANA (forêt tropicale sèche) Direction sud est de Diego, toujours avec Thomas notre guide et notre chauffeur. La route est longue (2h30) mais à Mada on ne s’ennuie jamais en route car la vie et l’activité sont toujours présentes au bords des voies de communication (marchands, petits ateliers, lessive au bord des rivières, enfants qui vont à l’école, paysans qui vont au marché etc..). En fait il y a très peu d’endroits où il n’y a personne.
Vers 10h début de l’excursion vers les Tsingy Rary (environ 2h de marche) chapeau et eau indispensables car il fait très chaud même au début de l’hiver. En chemin, toujours grâce à l’œil exercé de Thomas, nombreux lémuriens, jeckos (lézards), oiseaux (grands ducs). Au retour, nous faisons un petit crochet vers le croisement de 3 rivières qui plongent dans un gouffre.
Déjeuner vers 13h30 (une mangouste vient quémander nos restes) puis retour vers Diego (avec toujours autant d’animation au bord de la route).
1 conseil : cette réserve est vaste (beaucoup plus que la montagne d’Ambre), 1 journée c’est trop court pour faire une vraie visite. Prévoyez, si vous le pouvez, 2 ou 3 jours sur place (il y a des bivouacs et des bungalows bien aménagés). Mais attention à la chaleur (prenez beaucoup d’eau) et certains endroits sont aussi d’accès assez physique (ex grotte des chauve souris)
Le soir de retour à Diego, c’est samedi soir alors sortie dans un bar à musique à ciel ouvert fréquenté quasi exclusivement par des malgaches. Au programme, reggae, musique malgache et rhum arrangé (bien hard le rhum !!)

13 mai 2007
C’est Dimanche ! donc journée plus cool mais… réveil 6h, petit dej 7h et départ 7h30 pour les 3 baies sur l’Ocean Indien (environ 1h 1h30 de piste à l’est de Diego).
1ère baie Saklava : toujours très ventée c’est le royaume des planchistes (même si il n’y en avait pas ce jour là).
2ème baie la baie des pigeons : beaucoup plus calme, un endroit paradisiaque avec baignade dans une eau très chaude, repas sur la plage et sieste à l’ombre d’un arbre à écouter le bruit des vagues (beau programme pour un dimanche !)
3ème baie la baie des dunes plus sauvage.

L’après midi nous repartons vers Ramena (village de pêcheurs) mais avant cela nous faisons une halte sur un site exceptionnel : les anciennes batteries de canons de la légion: vous avez une vue vraiment d’exception sur la passe de Diego, la mer d’émeraude et sur des dizaines de km sur l’océan Indien. Pour des bretons comme nous nous pourrions passer des heures à regarder la mer à cet endroit !!!

En milieu d’après midi nous revenons sur Diego, nous prenons congés de notre guide et de notre chauffeur (très pros tous les 2) et nous partons découvrir le marché dominical de Diego (nous vous recommandons le quartier des boucheries (il y en a au moins une vingtaine) surtout en fin de journée lorsque la viande est restée 12h au soleil par 35°C…). En fait si vous voulez manger de la viande, il faut l’acheter à l’aube, la rincer abondamment, la manger très cuite et prier … . Mais bon j’ai mangé plusieurs fois du steak de zébu cuit saignant et je n’en suis pas mort (la viande de zébu est au demeurant excellente).
Le soir nous dînons au restaurant Tsarabe qui se présente comme un établissement équitable (achat des produits, salaires etc..). Cuisine en tous les cas excellente.

14 mai 2007
Dernière matinée à Diego comme d’hab lever 6h, nous partons faire des emplettes/cadeaux au marché où nous découvrons un endroit étonnant : la halle aux vêtements. Les marchands de textiles sont regroupés dans un bâtiment aux allées très étroites mais au plafond très haut ( au moins 6 à 8 mètres) ce qui fait que les articles sont tous accrochés en hauteur et descendus avec des perches si vous souhaitez les voir de plus près. C’est un lieu à découvrir mais de bonne heure car sous les tôles il fait vite très très chaud.
À midi nous déjeunons avec Thecia et Nicolas puis départ pour l’aéroport et envol vers Nosy Be (30mn de vol seulement).

Si nous devions mettre en avant 5 points remarquables de la région de Diego Suarez :
- la Montagne d’Ambre avec un bon guide pour sa faune et sa flore exceptionnelles
- la vue sur le Canal du Mozambique et l’océan indien au Windsor Castle
- les tsingy rary à L’Ankarana
- la vue des batteries de canons entre la baie des dunes et Ramena
- et enfin l’atmosphère particulière de la ville de Diego (je sais que mon avis n’est pas partagé mais j’assume..).


Si nous devions changer quelque chose au programme sur Diego : 2 solutions : avec le même nombre de jours, nous supprimerions la visite à l’Ankarana (une journée c’est trop court) et la remplacerions par une sortie au cap d’ambre (pointe extrême nord de Mada) ou une virée en bateau à la mer d’émeraude : avec plus de temps, nous ferions au moins 2 jours à l’Ankarana avec poursuite de la route directement vers Nosy Be (l’Ankarana est à mi chemin entre Diego et Nosy Be)

Vers 15h30 nous arrivons à l’aéroport de Hell Ville (capitale de Nosy be) et un taxi nous emmène en 45mn à Ambatoloaka (prononcez Ambatoulouk) au bord d’une plage magnifique. Le village en lui-même laisse une impression de tristesse car il est très pauvre mais en même temps se présente comme une sorte de "base arrière" pour touristes comme si on avait voulu soigner le front de mer et rejeter au second plan tout ce qui est moins agréable à l’œil.Par contre notre hôtel "chez Gérard et Francine" situé tout au bout de la plage est un endroit exceptionnel niché dans un jardin tropical luxuriant donnant directement sur le sable. Nous jetons nos bagages dans la chambre et sautons dans l’eau pour une baignade dans une eau très chaude.
Le soir dîner dans une gargote typique chez Bebeto (la meilleure du village parait-il)

1 conseil : se munir de bonnes lampes torche car Ambatoloaka vit les mêmes pb de délestage qu’à Diego à la différence près que la panne à Nosy be durait depuis 3 mois sans interruption !!! Donc la seule source d’électricité provient de groupes électrogènes qui ne fonctionnent que qq heures par jour

15 mai 2007
Lever 6h30 (première "grasse mat" depuis le départ), petit déjeuner sur la terrasse avec vue sur le jardin et au fond la mer (le petit dej est en lui-même remarquable avec des fruits frais, des jus de fruits tout aussi frais, des viennoiseries excellentes bref nous sommes chouchoutés).
A 8h30 départ en bateau avec notre guide – marin Tintin qui nous emmène dans une grosse barque pour 6 à 8 personnes équipée d’un puissant moteur Direction NOSY KOMBA (l’ile aux lémuriens) il faut 1h de bateau environ.
Nous y visitons un petit village et un parc zoologique (un peu trop touriste à notre goût). A noter que je fus volontaire pour empoigner le serpent du parc (si si il y a des photos) : c’était un cobra royal très dangereux (en fait un inoffensif boa mais bon de loin il fait illusion !!).
Ensuite re 30 mn de bateau et nous voici à NOSY TANIKELY beaucoup plus agréable avec des eaux transparentes et chaudes. Avec Christine nous louons masques et tubas et nous voici partis pour 2h de "Snorkeling" et d’observation des fonds marins dans une eau à 28/30°C.
Un rapide déjeuner sur la plage et replongée pendant 1h puis retour direct vers Ambatoloaka (à l’arrivée chute du Pierrot dans l’eau beaucoup moins à son avantage qu’avec le serpent!!!)
Fin de journée visite du village d’Ambatoloaka, nous assistons à un retour de pêche au gros (avec 1 requin blanc). La pêche au gros est une des activités proposées aux touristes dans cette région; on en pense ce que l’on veut mais au moins le poisson est il partagé avec les habitants du village.
A l’heure de l’apéro, nous faisons connaissance avec Virginie et Frédéric amateurs de plongée qui acceptent de nous aider à ramener des kilos de bagages pour l’asso (encore un grand merci à eux). Nous rencontrons aussi Gilbert magicien émérite qui nous régale de ses tours étonnants. Nous apprécions tous les 3 ces moments d’exception : des tours de magie dans un jardin luxuriant au bord d’une plage face à l’Afrique.

16 mai 2007
Lever 6h30 départ 8h30 en bateau pour NOSY IRANJA (2h de mer). C’est une île paradisiaque en 2 parties séparées par un banc de sable blanc découvert à marée basse ("ça descend" en dialecte du nord) et recouvert à marée haute ("ça monte" dans le même dialecte et ça monte vite nous en avons fait l’expérience). Nous nous baignons dans une eau bleue verte comme dans une piscine et chaude comme dans son bain à la maison. Nous déjeunons près du village de l’île principale. Puis rebaignade et retour en bateau (2h de nouveau). Le soir parcours classique : apéro magie avec Gilbert et dîner chez Bebeto.

1 conseil pour cette excursion particulièrement crème solaire indispensable et Biafine pour après les coups de soleil que vous attraperez quand même. Si vous n’en n’avez pas ou plus rendez visite à la pharmacienne malgache du village (diplômée de la fac de Paris s’il vous plait)

17 mai 2007
Réveil 6h30, 8h30 départ pour la réserve de LOKOBE. 2 solutions pour cette excursion : 1) voiture + pirogue 2) bateau. Choisissez l’option bateau car la pirogue vous oblige à rester dans la baie de Lokobé qui est pleine de vase alors que le bateau vous permet d’aller pique niquer de l’autre coté de l’ile face à Nosy komba.
Honnêtement la réserve de Lokobé est sans grand intérêt (surtout si vous avez fait la montagne d’ambre et l’Ankarana) mise à part la rencontre avec des lémuriens quasi apprivoisés (un peu trop touriste à notre goût).
Le soir nous assistons à un spectacle de magie offert par Gilbert qui nous dévoile plusieurs facettes de son talent. Ce spectacle nous donne aussi l’occasion de rencontrer des camarades de plongée de Virginie et Frédéric qui acceptent d’emmener quelques kilos d’objets malgaches dans leurs bagages.

C’était notre dernier jour à NOSY BE. Si nous devions en retenir 3 points ce serait :
L’ile de Nosy Tanikely
Les eaux bleues de Nosy Iranja et la ballade en mer pour y aller
La qualité de l’Hotel Gérard et Francine véritable havre de paix.
Si nous devions changer quelque chose, nous ne referions pas Nosy Komba pour passer plus de temps sur Nosy Tanikely, et nous ne referions pas la réserve de Lokobé pour la remplacer par une journée découverte de l’ile de Nosy Be.


18 mai 2007
Matinée détente au bord de la plage devant l’hôtel.
L’après midi départ pour l’aéroport puis vol vers Tana où nous arrivons à 17h
Nous faisons route vers le centre ville où nous sommes replongés dans l’atmosphère de foule et de cohue indescriptible. On a l’impression que toute la population est dans la rue ce qui n’est pas faux. En effet comme nous l’avons déjà souligné les maisons sont si petites et quasiment toutes dépourvues d’électricité qu’elles ne servent que d’abri pour dormir.Dès la nuit tombée, on peut voir tous les habitants des faubourgs de Tana dans les rues faiblement éclairées qui cherchent de quoi se nourrir, font du commerce dans de minuscules échoppes, discutent etc…
Vers 18h30 nous arrivons à l’hotel Sakamanga (chat bleu) en malgache, puis diner à l’hotel.

19 mai 2007
C’est notre dernier jour à Madagascar.
Lever 6h et départ à 7h pour le marché de la Digue pour faire des achats pour l’association. Nous admirons le sens de la négociation de Christine qui observe (sans rien dire), choisit (toujours sans rien dire), discute le prix, s’en va puis revient, renégocie, repart et finit la plupart du temps par trouver un terrain d’entente avec le commerçant. Tout est patience, diplomatie, jeu où chacun doit sortir gagnant. Vers 11h30, la voiture bien chargée, nous allons déjeuner avec Jiji, ses filles et sœur Henriette.
L’après midi est consacrée, chez Jiji et Raymond à la confection des paquets pour emmener les objets artisanaux en France. Nous emmenons 94 kg de bagages avec nous ( 2 x 30 kg en soute, 2 x 12kg en cabine, 10 kg supplémentaires autorisés par Air Mad) et préparons 20 à 25kg en petits lots pour les confier à nos amis plongeurs que nous devons retrouver à l’aéroport. C’est donc au total près de 120kg de bagages que nous chargeons dans la voiture.
Vers 16h30 ce sont les adieux à Jiji et sa famille et nous prenons la route d’Ivato avec Sœur Henriette et Christine.
18h formalités d’embarquement, nous répartissons notre surplus de bagages auprès des plongeurs rencontrés à Nosy be et puis ce sont les adieux à Sœur Henriette et à Christine après ces 2 semaines fantastiques et d’une grande richesse pour nous.
20h nous attendons dans la salle d’embarquement et après 2 incidents techniques (dont 1 qui a obligé à un démarrage manuel de l’avion si si c’est possible!!!) nous décollons vers 22h45 pour la France.
Après le rite immuable d’air Mad (apéro/diner/film ringard/3h de dodo/petit dej) nous arrivons à Roissy à 8h30 la tête pleine d’images et de souvenirs et… sous une pluie battante.
Nous retrouvons une dernière fois nos amis plongeurs, nous confions tout ce qu’ils avaient avec eux à Virginie et Frédéric (ce dernier me les ramènera plus tard). Que tous soient remerciés pour ce coup de main solidaire.
Et nous allons prendre notre train avec nos 94kg de bagages qui à eux seuls ont rempli le coin bagages de notre wagon et à 13h30 arrivée à Rennes. FIN DU VOYAGE

Juste quelques petits conseils pour terminer :

Il faut partir au moins 2 semaines , pour "amortir" le coût du billet bien sur mais aussi pour avoir le temps d’ouvrir son esprit à tout ce qui vous saute aux yeux à chaque instant

Il faut être "modeste" dans ses objectifs car Mada est un grand pays, les déplacements sont parfois difficiles et les imprévus peuvent être nombreux. Il est impossible en 2 semaines de visiter plus de 3 endroits différents donc c’est soit le nord, soit le sud, soit l’est soit l’ouest mais pas en même temps. Et puis cela vous offrira le plaisir de revenir…

Ne pas hésiter à investir dans un bon sac à dos, de bonnes chaussures de marche légères, un bon anti moustique (là on a pas trouvé, quand ils voient par ex le 5 sur 5 les moustiques malgaches éclatent de rire..)

Se munir d’une bonne dose de patience (et nous ce n’était pas au départ notre qualité première..) car à Mada tout avance très lentement, mais finit par avancer

Et enfin SOYEZ CURIEUX ET VOUS SEREZ COMBLES…


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Christelle L.

Voyage à Madagascar – Octobre 2006

Nous sommes partis à deux, un couple de 40 ans. Nous avons laissé, la larme à l’oeil, nos filles chez leurs grands parents. Pourquoi ? Parce qu’elles sont jeunes et parce que Madagascar est un pays pauvre, très pauvre. Les conditions de vie y sont rudes, les conditions sanitaires déplorables, les conditions climatiques... variables. Avant le départ, il faut se vacciner et entamer le traitement anti-pallu. Pour des enfants, c’est pas marrant.

Côté conseil médical, comment faire ?
D’abord, il y a les CHU qui ont développé des services de « conseils aux voyageurs ». Pour ma part, j’avais appelé celui de Rouen, sur les conseils de ma cousine manou, qu’a fait son bout de chemin à l’étranger. Il y a en a d’autres. L’avantage des CHU, c’est que l’info est fiable et actualisée. Pour les Rennais, une vraie chance : le Dr Couatarmac’h. Il connaît bien l’Afrique, le feeling est bon et en plus, la pharmacie du centre commercial des Longs Champs s’est spécialisée dans l’Outre mer (dirons nous). Côté médicaments, les anti-diarrhéiques ne sont pas un luxe.
Pour ma part, j’ai été malade sur place (je suis partie avec un gros rhume et cela a dégénéré en bronchite carabinée). C’est une spécialité chez moi (la fois précédente, au Portugal, une otite un jour férié...). Alors ? les soins là bas, c’était comment ? Et bien d’abord, c’était flippant ? On est bien peu de choses quand il n’y a pas de médecin sur place. Mais j’ai eu la chance d’être, au plus fort de ma crise, hébergée dans une communauté religieuse, en brousse, avec des bonnes soeurs pas empotées, qui ont l’habitude de se démerder avec les moyens du bord. Alors, un soir, à 23h (23h, c’est vraiment le milieu de la nuit pour Mada car tout le monde se couche... et se lève très tôt), elle sont sorties, en robe de chambre et bonnet de laine, pour couper à la faucille de l’eucalyptus dans le jardin. Cocotte minute électrique à fond, branches d’eucalyptus, inhalation. Et comme à la télé quand on était petits, du Vicks sur la poitrine et le dos. C’est magique le Vick’s, je n’avais jamais essayé, Mada c’est l’aventure. Le lendemain, des amis malgaches nous ont emmené dans une clinique à Tana. Un médecin charmant, parlant parfaitement français. Corticoides, antibiotiques et tutti quanti, comme à la maison. La pharmacie... presque comme à la maison, mais plus petite, avec très peu de malgaches comme clients, et moins de slim-fast et autre brosse à dents ultra sensitiv en rayon. Le prix des médicaments ? Comme à la maison, c’est à dire inabordable pour les malgaches et pas de Sécu. On comprend pourquoi les malgaches connaissent aussi bien la flore locale et utilise les plantes en direct au lieu d’avaler des pilules, à base de ces même plantes, mais conditionnées par des labos européens, pour faire pratique...pour faire du fric : un médicament c’est blanc, rond, lisse, inodore, suremballés, coûteux, périssable (pourrissable ??), ça ressemble à son fabricant. Bref, une expérience intéressante...

Bon, une fois vacciné, faut penser à quoi ? Aux sous, bien entendu. Chacun dépense en fonction de son programme de voyage, du standing de ses modes de déplacement et d’hébergement. Pour nous, 15€/jour et par personne, bien planqué dans des ceintures, à même la peau. Les Malgaches ne sont pas des voleurs, juste des pauvres et nous des très riches. Alors pas de provocation, c’est tout. Car, vous le verrez, après avoir changé votre argent sur place, vous vivrez l’expérience d’être millionnaire. C’est riche d’enseignement : ça fout une trouille pas possible (dès que t’es très riche, tu crois que tout le monde en veut à ton argent), tu te prends pour le roi du pétrole et tu dépenses sans compter et puis tu te rends compte que ça file vite. Le loto, quoi.

Ensuite il y a les bagages. Quoi, combien ? Pluie, soleil ? Bon, là c’est pas compliqué, c’est écrit dans tous les guides du voyage, y a qu’à lire. Juste une : la terre à Mada est rouge... Et alors me direz vous, chez nous elle est marron et on n’est pas tous marrons pour autant. Certes. Mais en France, la terre est à peu près partout recouverte de béton (banché, désactivé, délavé, en bloc...) de ciment, d’enrobé (coulis bitumineux, à froid, à chaud, goudron, bitume...), de pavés et dalles ciments, de carrelages et auto-bloquant (!), de graviers en tout genre et de falun (c’est le truc blanc, très chic, qui fait ressembler l’entrée du pavillon témoin aux allées de Versailles) et cultures en tout genre (céréalières et potagères, bio-carburants et OGM, pâturage et crustacés, élevage et intensité...) arrosés de désherbants, engrais et autres pesticides. En France, la terre est riche et grasse, alors elle ne s’envole pas à tout vent. A Mada, la terre est pauvre, belle, légère alors elle se montre, danse, virevolte et s’invite. Il y a bien quelques routes goudronnées (par des entreprises françaises, merci Colas), mais il ya surtout des pistes. Alors ne comptez pas rester propre à Mada. Pour ma part, je venais de lire le premier tome d’Africa Treck d’Alexandre et Sonia Poussin. J’y avais découvert que voyager en jupe longue est agréable : couvrant contre les piqûres mais léger et aéré, facile à laver et à essorer (choisir une jupe qui n’a pas de forme...). Bref, il faut emporter des vêtements qui protègent des moustiques, qui se lavent, pas fragiles et qu’on pourrait bien laisser sur place en rentrant. Vous le verrez, la plupart des malgaches sont habillés à l’occidentale. Par choix, pour les plus aisés, parce que c’est ce que les chinois vendent, parce que c’est ce que les oeuvres caritatives envoient. Il n’est pas interdit d’offrir ses fringues en partant. Ca fait plaisir, ça vide le sac pour les souvenirs, ça crée des liens (le retour à poil dans l’avion, vous verrez c’est étonnant). Côté chaussures, deux paires : des chaussures de marche + des tongues ou autres claquettes. Utiles pour le soir (les chaussons et le journal près du feu après une journée harassante...) et pour la douche, dans certains hôtels. Sauf si, bien sur, en plus des verrues plantaires chopées à la piscine municipale, vous souhaitez tester les mycoses malgaches. Mada, c’est l’aventure, déjà dit, OK. La moustiquaire est sans doute utile parfois. Nous avons très peu utilisé la nôtre (enfin celle que Steph et Eric nous avaient prêté, merci). Un conseil de filles : si, sur place, vous faites laver du linge par votre hôtel, pas de soutien gorge à armature. Essorer à la main (faites le geste du tordage de serpillière pour bien visualiser), une armature devient un bout de ferraille tordu et pas très confortable. Fin de la parenthèse.
Bon voilà pour les bagages. Ah non, j’oubliais. Pour ma part, un de mes bagages n’est pas arrivé avec nous à Tana. Je l’ai récupéré en moins de 48h, grâce à la famille de Gigi, merci. Corsair était censé nous dédommager mais ne l’a pas fait (des formalités administratives plus compliquées que le passeport, merci, j’abandonne).

Ah oui, j’oubliais, le passeport.... Kafka? Tati? Brasil?. Non je vous en prie, pas de raillerie, moi aussi je suis fonctionnaire... Bref le passeport : alors ne pas oublier d’apporter à l’Hôtel de ville l’ancien passeport, celui qui n’est plus valide. Ne pas oublier de bien vérifier les horaires d’ouverture de l’Hôtel de ville, et plus particulièrement les horaires pour les passeports, c’est pas les mêmes! Et puis, inutile de claquer 5 € dans un photomaton (avec mention « photos format pièces d’identités officielles ») parce que la préfecture vous les refusera (pas assez contrastées). Alors vous irez chez un photographe pro. Attention, bien lui préciser que c’est pour un passeport car c’est 5 mm de moins (ou en plus je ne sais plus) que le format carte d’identité. Et pour faire la photo, M. Sarko exige : cheveux dégagés, pas de lunette, oreilles visibles. Vous verrez, en sortant, le résultat est étonnant. Tellement étonnant que c’est à peine si vous pourrez utiliser les photos restantes pour autre chose parce que personne ne vous reconnaîtra (sauf M. Sarko, je sais).

Bon voilà. A part cela. Il y a les horaires de décollage et d’atterrissage, pas toujours très pratiques (faut dormir sur Paris, ça peut coûter très cher quand t’as pas une Brigitte pour t’héberger).

Quoi d’autres avant le départ. Rien ma fois. Si, Si. Le débat : faut-il emmener ou pas des crayons et autres babioles pour donner aux enfants sur place ? Pour ma part, après le voyage et discussion avec Christine, je dis qu’il ne faut pas donner aux mômes dans la rue. Il faut donner aux écoles, aux institutions, aux gens que tu connais, que tu rencontres et avec lesquels tu échanges. Donner sans cesse des gadgets merdiques (fabriqués par des chinois sous payés) incite à la mendicité, fausse systématiquement le premier contact avec les gamins (qui voient en nous des distributeurs ambulants), conforte l’idée que tous les blancs sont pétés de tunes (je sais, c’est vrai mais ce n’est pas facile à admettre). Et puis un crayon sans papier ou un porte clé sans la clé qui va avec (pour protéger le bien précieux que tu ne possèderas jamais), c’est space, non? Ce sujet fait débat, chacun se fera son avis sur place. Une fois sur place...

Il y a des tas de choses à dire mais surtout à vivre. Chacun son voyage...

Juste, pour info, notre itinéraire : Tana – Ambohitsoabe (ne cherchez sur aucune carte, c’est en brousse à 70 km soit 2 à 3h de route) – Tana – Antsirabe – Fianarantsoa – Sambahav (la plantation de thé) – Manakar (pas le train, 160 km, 10h; dépaysement assuré); Pirogue et baignade à Manakar avec un guide formidable Ignace (s’adresser à l’hôtel Partenay ou au Récif et demander Ignace); Retour à Fianar en véhicule (une combine d’Ignace qui profite à tous...), Ambalavao et les lémuriens, puis on remonte sur Fianar, Ambositra et les villages de sculpteurs (on n’a pas adoré...) puis une journée à Antsirabe et encore Tana.

Deux semaines, tout en voiture (merci Christine et Henriette). Nuit en hôtel (ceux du guide du routard et du Lonely Planet en majorité).

Dans l’avion du retour, mon voisin est un moniteur de plongée de 50 ans. Genre vieux cool, sympa. C’est la deuxième fois qu’il fait de la plongée à Mada. On partage quelques premières impressions de voyage. D’un air complice, il dit à mon ami : « et puis, ici, elles sont gentilles, hein, les filles ». Rire gras puis « ce n’est pas le même genre de voyage que ceux avec ma femme ».
Ca tombe bien pour moi, je commence enfin la gastro que j’ai évitée sur place. Les chiottes de l’avion seront ma place assise, cela m’évitera de causer de plongée en eaux troubles.

Pour terminer, quelques impressions de voyage :
On est en Afrique mais il y a des rizières.
Harmonie des paysages : les maisons ont la couleur de la terre.
Les éléments naturels dominent (où sont les haies de thuyas et les barrières de jardins en PVC?). Beaucoup de pauvreté, pas forcément la misère.
Des enfants collants, souriants.
Aucune agressivité, jamais le moindre sentiment d’insécurité.
Pas de regards douteux de la part des hommes.
Une langue incompréhensible avec des mots très longs dont on ne prononce presque rien...
Des regards qui bouleversent, des certitudes ébranlées, des sentiments mitigés, pas de pitié.
Des routes peu nombreuses mais dangereuses : ça roule vite, dans des engins de malheur, avec des piétons, animaux, charrettes et chargements en tout genre qui occupent la moitié de la chaussée... Alors la route, la nuit, sous la pluie... déconseillée.
Et puis Mada, c’est un retour vers le futur. Il n’est pas loin le temps où les français vivaient dans ces conditions. Moi, mon papi Georges a été considéré comme un avant-gardiste quand il a installé une cabane en bois dans le jardin. Car jusqu’alors, dans la famille de ma mamie Gina, on faisait caca dans les champs. Je suis la petite fille d’un paysan français de 1940 et d’une paysanne malgache de 2006.
Car les campagnes malgaches, c’est : la pièce unique dans les maisons, la cuisson au bois, le charbon, pas d’eau courante, la bassine pour la toilette, caca dans les champs, des familles pleines d’enfants, l’école à 5 km (pour ceux qui y vont), des enfants en bas age qui meurent et des adultes qui ne font pas long feu, des petits lopins de terre et la famine qui guette, des joies simples et des peines non dites, du travail pénible et des gens courageux, des alcools locaux, des rires.

Et à Mada, il y a aussi le portable... merveilleuse invention qui se moque des cyclones et permet aux villages de brousse de se sentir moins abandonnés en cas de coup dur. Et il y a Internet et les très nombreux cybercafés qui ouvrent sur le monde, créent des liens, apportent des cultures, l’échange.

Et il y a la débrouille des plus malins ou des plus vivants et le fatalisme des autres.

Et il y a aussi des rivières pures où l’on pêche l’écrevisse, un océan indien déchaîné avec ses poissons et gambas (camerone), des forêts et plaines qui regorgent de plantes aux mille vertus. Il n’y a pas d’animaux sauvages mangeurs d’hommes et c’est tant mieux (car il n’y a pas non plus de safari!). Il y a des fruits, des légumes et des plantes que l’on tresse pour faire des nattes, des paniers, des gamelles...

Mais il y a aussi des ruisseaux cloaques aux odeurs de merde, une capitale asphyxiée par la pollution des bagnoles et camions. Et il y a les traditions : la culture sur brulis qui stérilise les sols, la cuisson au charbon qui détruit la forêt, les grandes pluies qui évacuent les déchets et autres immondices. Et les fads, les coutumes et leurs coûts incroyables.

Et les religieux.

Il n’y a pas de pétrole, pas de gaz, mais des sous sols riches exploités par des étrangers, beaucoup d’asiatiques notamment (chacun son tour de piller...).

Il y a les jeunes qui n’ont pas connu la colonisation et des anciens nostalgiques de ces temps là.

Mada c’est aussi des tribus, un pays immense sans route, des malgaches qui ne se déplacent pas.

Il y a la corruption et un Président à la Bernard Tapi.

Il manque l’éducation. Où est l’élite de la nation? celle qui fait avancer des idées? Il n’y a pas de Jean Marie Djibaou. Pas encore...

Il y a tant d’autres choses, pas vus, pas saisies.

Il y a Patrick et Nadia.

Christelle L. - 2 mars 2007

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